De nouvelles clés pour comprendre Plasmodium malariae, un parasite du paludisme négligé

L'infection au parasite Plasmodium malariae est responsable de fièvres, d'anémie et, parfois, d'insuffisances rénales, notamment chez les enfants (photo : Charles Gremont, IRD)
L’infection au parasite Plasmodium malariae est responsable de fièvres, d’anémie et, parfois, d’insuffisances rénales, notamment chez les enfants (photo : Charles Gremont, IRD)

Il existe plusieurs parasites du paludisme, avec différents mécanismes d’infection

Plasmodium malariae, troisième parasite du paludisme humain le plus répandu, reste encore largement méconnu. Une récente étude menée au Mali à partir d’isolats de terrain, apporte de précieuses informations sur sa biologie et ses modes d’infection.

Les scientifiques de l’IRD et leurs partenaires maliens ont ainsi observé que l’infection par P. malariae est fréquemment associée à des cas d’anémie, y compris chez des personnes asymptomatiques, soulignant son impact sanitaire souvent sous-estimé. Outre l’anémie, ce parasite est responsable d’accès de fièvre récurrents et parfois de complications rénales notamment chez les enfants.

Des voies d’invasion différentes

Sur le plan cellulaire, l’étude révèle la possibilité que P. malariae n’utilise pas les voies d’invasion des globules rouges habituellement empruntées par P. falciparum. Les anticorps habituellement efficaces pour bloquer l’entrée du parasite dans les globules rouges n’ont ainsi eu aucun effet sur P. malariae.

Mais en modifiant légèrement la surface des globules rouges grâce à des enzymes, les chercheurs ont réussi à freiner l’entrée du parasite. Cela suggère qu’il pourrait utiliser plusieurs chemins pour infecter les cellules. De plus, P. malariae semble capable d’infecter non seulement les globules rouges matures, mais aussi les réticulocytes, des cellules plus jeunes, ce qui témoigne d’une flexibilité inattendue dans ses stratégies d’invasion.

Ces découvertes ouvrent de nouvelles perspectives pour mieux comprendre ce parasite longtemps négligé et pourraient aider à concevoir des outils de traitement plus adaptés pour le combattre efficacement.

Olivier Blot

Cet article a été publié par IRD le Mag’

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