L’École africaine des méthodes de structure électronique 2025 : une école élargie

ASESMA en images et en chiffres
ASESMA en images et en chiffres

Pour sa 18e année d’existence, l’ASESMA prend un nouveau tournant, afin que les participants puissent plus rapidement développer des projets

L’édition 2025 de l’École africaine des méthodes et applications de la structure électronique (ASESMA) sera différente des précédentes, avec une « pré-école » en ligne similaire à celle qui s’est tenue en ligne à la fin du mois de février dernier, précédant l’école principale qui se tiendra à Accra, au Ghana, du 9 au 20 juin 2025. Les conférences en ligne et les sessions de questions-réponses ont été conçues pour offrir aux étudiants et aux jeunes chercheurs davantage d’opportunités de découvrir ce domaine et pour aider les nouveaux participants à se préparer à l’école principale.

L’école de juin se déroulera en présentiel et suivra le format des écoles précédentes, avec des conférences, des tutoriels pratiques et des projets, à la différence près qu’il pourra y avoir un plus grand éventail de sujets et des projets plus approfondis. Cette nouvelle approche est rendue possible par le nombre croissant de chercheurs actifs et vise à renforcer les réseaux de recherche avec une vision à long terme élargie pour la recherche en Afrique.

Contexte

L’ASESMA est une série d’écoles lancée en 2008 et organisée tous les deux ans dans différents pays africains. Le résultat de cet effort à long terme est une communauté de recherche active dans le domaine des simulations atomistiques et de la science computationnelle des matériaux. Elle a permis de créer un réseau de collaboration entre des scientifiques en Afrique et avec d’autres scientifiques à travers le monde.

Les écoles se concentrent sur la compréhension fondamentale des matériaux à l’échelle atomique. Elles réunissent donc des scientifiques en physique, chimie, science des matériaux et dans d’autres domaines. Les thèmes abordés sont des méthodes largement utilisées dans la communauté scientifique mondiale et évoluent pour suivre les nouvelles avancées. Cela constitue une base pour la collaboration entre différentes disciplines au sein d’un collège ou d’une université, la création de réseaux entre scientifiques à travers l’Afrique et la collaboration avec la communauté scientifique mondiale.

Recherches liées à des questions urgentes

La science des matériaux est une discipline importante pour le développement de l’Afrique en raison des riches réserves de ressources minérales, du potentiel énergétique et de la biodiversité sans pareille du continent. Les progrès de la science des matériaux en Afrique offrent des perspectives prometteuses pour la croissance économique et la formation de personnes qualifiées. Ce domaine est essentiel au progrès technologique et constitue un élément essentiel de l’éducation pour l’avenir du continent.

De nombreuses initiatives fructueuses en matière de science des matériaux sont en cours sur le continent, et méritent une plus grande reconnaissance internationale, et l’encouragement de collaborations mondiales. L’ASESMA joue un rôle important dans ces efforts en développant des connaissances et une expérience dans le domaine de la science computationnelle des matériaux et des méthodes de simulation de la structure électronique, qui sont fondamentales pour la compréhension et les applications pratiques, depuis la conversion et le stockage de l’énergie jusqu’à la remédiation environnementale (par exemple, le traitement de l’eau), en passant par la catalyse et la biochimie. Ces recherches sont donc liées à des questions urgentes pour l’ensemble du continent africain, telles que la sécurisation de sources d’énergie durables, l’accès à l’eau potable, l’alimentation, l’exploitation efficace des ressources naturelles et le développement de médicaments contre des maladies dont beaucoup sont spécifiques au continent.

Participants de niveaux variés

Les écoles ASESMA combinent des cours magistraux avec une expérience pratique en informatique et des projets avec des scientifiques dans les écoles. Les participants sont sélectionnés dans tout le continent à l’issue d’un processus de sélection rigoureux, et les conférenciers et les mentors sont des scientifiques de renom venus du monde entier, avec une proportion croissante de scientifiques africains, à mesure que l’expertise s’accroît en Afrique. Afin de développer le domaine et de créer des réseaux, environ la moitié des participants de chaque école sont des novices, tandis que l’autre moitié est composée de participants expérimentés qui jouent le rôle de tuteurs, élargissant ainsi leurs connaissances et leur réseau.

L’ASESMA a été approuvée par l’Union internationale de physique pure et appliquée (IUPAP) comme une série initialement prévue pour dix ans (2010-2020) et a depuis été renouvelée pour une deuxième décennie (2020-2030). La mise en place d’un réseau n’est possible que grâce au soutien à long terme du Centre international Abdus Salam de physique théorique (ICTP), de l’IUPAP, de l’Académie nationale des sciences des États-Unis, de la Fondation nationale des sciences des États-Unis, du Centre européen de calcul atomique et moléculaire (CECAM), des Centres nationaux suisses de compétence en recherche (NCCR-MARVEL), du Centre Thomas Young et d’autres.

Mise en place d’un réseau

Le succès de l’ASESMA a donné lieu à de nouvelles activités, notamment la création de nombreuses écoles régionales plus petites axées sur des thèmes particuliers. Le réseau de scientifiques est renforcé par ASESMANET, qui vise à promouvoir les échanges scientifiques et la collaboration en Afrique et entre l’Afrique et l’Europe, notamment en soutenant la participation à des conférences internationales. Depuis 2019, ce réseau a soutenu 24 visites de recherche intra-africaines, neuf visites de recherche Afrique-Europe, et la participation de neuf scientifiques à des réunions en Europe.

Ces contributions soulignent le rôle crucial du réseau dans la réalisation de ses objectifs en favorisant la collaboration entre les scientifiques des pays africains et en établissant des liens solides avec des groupes de recherche du monde entier. Un appel à participation aux activités de Psi-k et du CECAM et aux visites de recherche en 2025 sera lancé prochainement.

Lancer des projets de recherche durables

L’édition 2025 s’appuiera sur les écoles précédentes tout en ajoutant un éventail plus large de sujets et de nouveaux aspects destinés à faciliter la participation de nouveaux venus et à permettre aux personnes actives dans le domaine de s’impliquer plus efficacement dans des activités avancées. L’école principale sera organisée de manière à aborder d’abord les sujets fondamentaux. Comme de nombreux sujets ont été traités dans le cadre de la pré-école, il sera possible d’aborder plus rapidement la théorie et les méthodes de calcul de la structure électronique.

De petits groupes travaillant sur des projets soigneusement planifiés permettront d’acquérir de l’expérience dans des domaines de recherche actuels. L’objectif est que tous les participants acquièrent une expérience suffisante pour être capables d’effectuer des calculs en comprenant ce qu’ils font, afin qu’ils puissent rejoindre la communauté et commencer à contribuer efficacement. Dans le même temps, les participants expérimentés pourront se lancer plus rapidement dans des sujets avancés qui déboucheront sur des projets de haut niveau. L’objectif est de disposer, pendant les deux semaines de cours, du temps nécessaire pour réaliser des progrès solides sur un projet qui pourra se poursuivre après la fin de la formation.

G. Gebreyesus, Université du Ghana, Ghana, Richard M. Martin, Université de l’Illinois à Urbana-Champaign et Université de Stanford, États-Unis, Nicola Seriani, Centre international Abdus Salam de physique théorique (ICTP), Italie

Cet article a été publié par l’African Physics Newsletter en avril 2025. Il a été traduit en français par Afriscitech avec l’autorisation de l’American Physical Society.

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