Le directeur de l’Institut national des sciences théoriques et computationnelles d’Afrique du Sud présente les objectifs et les activités de cette organisation récemment créée
Tout d’abord, quelques informations générales : l’Institut national des sciences théoriques et computationnelles (NITheCS) en Afrique du Sud a été officiellement inauguré le 1er avril 2024 et s’appuie sur les fondations de son prédécesseur, l’Institut national de physique théorique (NITheP). Il sert de centre d’excellence dans le cadre de la Fondation nationale pour la recherche (NRF), entité du ministère sud-africain des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation.
Le consortium NITheCS comprend 26 universités sud-africaines et l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS). Le siège du NITheCS se trouve à l’université de Stellenbosch. L’institut dispose aussi de cinq centres de coordination à l’Université Nelson Mandela, à l’Université du Nord-Ouest, à l’Université du Cap, à l’Université du KwaZulu-Natal et à l’Université du Witwatersrand. Le NITheCS est financé par le ministère des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation (DSTI) par l’intermédiaire de la NRF. Le comité de direction du NITheCS est soutenu par un conseil consultatif scientifique.
Sciences théoriques et computationnelles
Permettez-moi maintenant de vous présenter plus en détail nos objectifs et nos approches. Le rythme rapide du développement dans presque tous les domaines de l’activité humaine exige une collaboration et un soutien mutuel qui constituent les piliers du progrès scientifique. Les tentacules de la science s’étendent à travers le monde. L’objectif premier du NITheCS est donc d’être un institut africain de premier plan dans le domaine des sciences théoriques et computationnelles. Sa mission est de positionner l’Afrique du Sud à la pointe des avancées technologiques mondiales, tout en développant les compétences pour l’avenir grâce à la recherche, à la formation, et à l’engagement, dans huit disciplines scientifiques :
- astronomie et astrophysique ;
- bio-informatique et biologie quantitative ;
- science des données ;
- modélisation des systèmes terrestres et du changement climatique ;
- mathématiques ;
- finance quantitative ;
- statistiques ;
- physique théorique.
Une multitude d’événements
Nos programmes et nos événements reflètent notre approche en tant qu’institut multidisciplinaire et multithématique qui se nourrit de la collaboration. Nous organisons de nombreuses activités scientifiques tout au long de l’année et proposons un programme de bourses pour les études de troisième cycle. Nous sommes particulièrement fiers de notre réseau de 20 associés institutionnels et de plus de 300 associés individuels, tous titulaires d’un doctorat, et qui jouent un rôle essentiel dans bon nombre de nos activités.
Ils mènent notamment des recherches dans des domaines spécifiques, tout en partageant leurs connaissances et leurs idées lors de colloques, de mini-écoles, de micro-écoles et d’autres événements. Les associés apportent une contribution essentielle en termes de travail collaboratif, de mentorat des étudiants et d’activités de sensibilisation. La plupart de nos événements sont présentés à la fois en ligne et en personne, et sont également enregistrés et publiés sur la chaîne YouTube de NITheCS. Cela permet de créer un référentiel de connaissances accessible aux communautés locales et mondiales.
Toujours dans le cadre de notre approche globale, bon nombre de nos événements sont co-organisés par des organisations dont les activités sont en phase avec les nôtres, comme par exemple la collaboration avec le Centre for High-Performance Computing (CHPC) pour l’université d’été annuelle CHPC & NITheCS Coding Summer School.
Fini les disciplines séparées
Je suis un fervent défenseur du concept de « pan-disciplinarité ». Les approches interdisciplinaires et transdisciplinaires favorisent la collaboration entre différents domaines, mais elles restent cantonnées au cadre de disciplines distinctes. La pan-disciplinarité, en revanche, abolit complètement ces frontières, car elle considère la science non pas comme un ensemble de disciplines distinctes, mais comme un tout unifié, dont les questions scientifiques et sociétales les plus urgentes constituent le cœur.
NITheCS défend donc la science ouverte comme principe fondamental. Nous encourageons le partage inclusif et l’accessibilité des connaissances scientifiques, afin de permettre une collaboration mondiale, et un large engagement de la société dans les processus scientifiques. Nous nous engageons à renforcer la transparence, à favoriser l’innovation et à veiller à ce que la recherche profite à la fois à la science et à la société.
Soutenir le travail déjà accompli aujourd’hui
L’importance de cette approche inclusive, pluridisciplinaire, collaborative et ouverte sur la science est particulièrement évidente dans le cadre de l’Année internationale de la science et de la technologie quantiques (IYQ) célébrée en 2025, car de nombreuses disciplines s’intéressent à l’importance actuelle et future de ce sujet scientifique. Notre approche répond aussi, par exemple, aux objectifs de développement durable des Nations unies, qui nécessitent des efforts et une coopération extraordinaires de la part des scientifiques, en collaboration avec d’autres groupes influents du monde entier. Tout récemment, l’année 2024 a marqué le 60e anniversaire du Centre international de physique théorique (CIPT), avec lequel le NITheCS a conclu un protocole d’accord officiel soutenant la recherche conjointe, l’éducation et les possibilités de visites entre les deux organismes.
Nous communiquons régulièrement avec la communauté NITheCS par le biais de notre site web, de newsletters, des réseaux sociaux et de notifications par e-mail, tout en renforçant ces activités lorsque cela est nécessaire et possible.
Actuellement, NITheCS reste dans une période de croissance stratégique et de consolidation, mais notre priorité reste le renforcement de notre institut grâce à l’excellence opérationnelle, à une gouvernance solide et à une collaboration élargie. Nous pensons que cela nous permettra de maintenir un réseau dynamique et durable, où toutes les voix de notre communauté peuvent être entendues, et où la collaboration multidirectionnelle dans les domaines de la science et de la recherche peut s’épanouir. En soutenant les scientifiques et les chercheurs locaux, nous posons non seulement les bases des sciences et des technologies de demain, mais nous apportons aussi un soutien concret aux travaux déjà réalisés aujourd’hui.
Francesco Petruccione, Institut national des sciences théoriques et computationnelles, Afrique du Sud
Cet article a été publié par l’African Physics Newsletter en avril 2025. Il a été traduit par Afriscitech avec l’autorisation de l’American Physical Society.
